Réponse à une présidente du Secours catholique

A la fin du mois d’octobre, je recevais, comme beaucoup d’autres, un appel à la générosité de la présidente du Secours catholique de mon département. On le sait, comme chaque année, cette ONG lance une grande campagne ; mais cette fois, elle a pris un style « coup de poing ». Le ton est en effet personnel et offensif. Il commençait par :  Madame Sevegrand, j’ai besoin de vous dans le Val-de-Marne ! 

L’appel écrivait en gras quelques passages de la lettre :

la pauvreté frappe toujours ;

chacun peut trouver sa place pour la combattre ;

600 bénévoles ; ils ont ainsi rencontré, aidé et souvent accompagné 25 210 personnes et familles défavorisées du Val-de-Marne ;

très durement touchées par la crise ;

vous ne pouvez pas rester indifférente à cette vie de misère près de chez vous ;

Oui, j’ai besoin de votre soutien, Madame, etc.

J’ai pensé qu’il était nécessaire de répondre à un tel appel et voici ma réponse :

Madame,

J’ai bien reçu votre lettre et votre interpellation. Elle est pertinente, hélas, parce que je n’ignore rien de la pauvreté qui, non seulement « frappe toujours » mais s’étend dans notre pays pourtant si riche. Vous le savez aussi bien que moi : les inégalités sociales ne cessent de s’accroître en France et ont pris, ces dernières années, des proportions scandaleuses.

Je respecte infiniment votre action ; elle correspond à celle du bon samaritain de l’Évangile et je suis moi-même chrétienne. Je pense ou j’espère y participer aussi un peu moi-même d’autres manières.

1. En France, outre des « coups de main » à des connaissances en difficulté, je milite à La France insoumise qui a proposé, vous le savez certainement, des mesures concrètes pour soulager l’ensemble des pauvres en prélevant un peu de la richesse des très riches. Ce dernier mot manque, évidemment, car votre association fait de la charité et s’adresse à des riches qui veulent bien faire la charité. D’ailleurs, vous demander dans votre lettre « un don de générosité » alors qu’il faudrait parler de justice. Mais si l’on ne veut pas se limiter à quelques cas proches, il faudra bien prendre l’argent là où il est.

2. Dans le monde, je milite pour certaines associations et en donnant de l’argent pour elles et pour d’autres comme Médecins sans Frontières mais aussi L’Oeuvre d’Orient, certes très cléricale, mais qui soutient la présence au Proche-Orient des chrétiens qui sont nos pères dans la foi. Comment la foi au Christ nous serait-elle parvenue sans leurs ancêtres ? Il ne faut pas qu’à Jérusalem, par exemple, il n’y ait plus que des pierres qui soient chrétiennes.

Je sais bien que le Secours catholique a des actions hors de France mais votre appel – de surcroît trop personnalisé : « j’ai besoin » – fait écho à la ritournelle « chez nous, il y a déjà assez de misère sans que… ». J’ai donc fait le choix, pour mes dons, de privilégier les pauvres hors de chez nous et d’agir plus globalement en France.

Madame, il y aura longtemps encore des femmes et des hommes en difficulté que vous pourrez aider, mais, par pitié, cessez de voter pour les petits copains des financiers ! Il ne s’agit plus de choisir entre le capitalisme et le communisme, mais entre la masse de la population et cette minuscule oligarchie qui contrôle entreprises, banques, médias et pouvoir politique. Merci d’avance !

Avec mes sentiments cordiaux,

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